ARTISTES HONGROIS APRÈS-GUERRE À PARIS
Galerie Le Minotaure, Paris, 2013
« L’exposition Artistes hongrois après-guerre à Paris à la Galerie Minotaure explore cinq décennies
de création picturale, sculpturale et cinétique abstraite dans la capitale française, réunissant des œuvres réalisées entre 1947, peu après la fin de la seconde guerre mondiale, et 1998.
La sélection des artistes présentés, Etienne Beöthy (1897-1961),
Etienne Hajdu (1907-1996), Simon Hantaï (1922-2008), Paul
Kallos (1928-2001), Judit Reigl (1923-), Alfréd Réth (1884-1966),
Endre Rozsda (1913-1999), Árpád Szenes (1897-1985),
Nicolas Schöffer (1912-1992) et Victor Vasarely (1906-1997)
dévoile un panorama non exhaustif des multiples orientations
existantes au sein même de l’abstraction, dans lequel
s’intersectent l’héritage de la grande tradition hongroise du
constructivisme, l’esprit de l’Ecole Européenne (1945-1948) –
ce groupe d’artistes hongrois dont le but était de revivifier l’art
hongrois après la seconde guerre mondiale et qui promouvait
la diversité de la scène artistique face à l’appauvrissement
sémantique total que représentait l’idéologie esthétique du
réalisme socialiste en permettant la coexistence de la figuration
et de l’abstraction – d’une part, et l’influence de la calligraphie
extrême-orientale, du tachisme, de l’informel et de l’abstraction
lyrique française d’autre part.
La majorité de ces artistes ont émigré à Paris entre 1925 et
1956, soit dans la période tourmentée de l’histoire européenne
se déclinant depuis l’entre-deux guerres jusqu’à l’écrasement de
la révolution hongroise de 1956 par l’armée soviétique. Au
moment où, dans leur pays d’origine, être un artiste abstrait
constituait une attitude éthique d’opposition face à la dictature
communiste instrumentalisant l’art figuratif à des fins
idéologiques et de propagande, la continuation et le
développement de la tradition hongroise abstraite ainsi que sa
reconnexion dans le flux artistique international s’imposa à eux
comme une évidence. (...)
La génération plus jeune que représente le groupe Hantai-Reigl-Rozsda plonge ses racines dans le surréalisme et transpose en peinture les concepts d’écriture automatique et de hasard objectif chers à André Breton. Les compositions d’après musique de Judit Reigl, les Reflets d’Endre Rozsda et l’oeuvre intitulée Post Mariale de Simon Hantai dévoilent ce même dénominateur commun et son écho ultérieur, bien que Hantai lui-même s’éloigne rapidement de Breton et s’oriente plus tard vers le répertoire formel du mouvement Supports / Surfaces, comme en témoigne sa toile intitulée Tabula datant de 1980. » - Galerie le Minotaure

